Ciné-club: A plein temps.

Ciné-club: A plein temps.

Quand

18 mars 2024    
20h30 - 22h30

Kino am Raschplatz
Raschplatz 5, Hanovre, Basse-Saxe, 30161, Région de Hanovre

Type d’évènement

SYNOPSIS

Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports. C’est tout le fragile équilibre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée, au risque de sombrer.

En savoir plus

À plein temps a obtenu les prix du Meilleur Réalisateur et de la Meilleure Actrice pour Laure Calamy dans la section Orizzonti à la Mostra de Venise 2021.

Le choix Laure Calamy

Au moment où Eric Gravel écrivait le scénario de A plein temps, il n’avait pas d’actrice en tête pour le personnage principal. Puis, lorsqu’il a commencé à réfléchir à des noms de comédiennes, celui de Laure Calamy s’est imposé. Le metteur en scène se rappelle : “Le côté pétillant qu’insuffle Laure à ses rôles, permettait d’équilibrer le personnage de Julie qui, tout en traversant une période difficile, laisse apparaître de la lumière à son personnage. En fait, on ne connaît pas grand chose de cette femme, juste qu’elle vit au présent avec sans cesse en tête l’idée d’assurer le lendemain.”

Une femme de chambre de palaces…

Eric Gravel voulait que Julie soit dans l’action permanente. Il a donc fait en sorte qu’elle exerce un métier de service, qui ne s’arrête pas, même s’il y a des grèves généralisées. Ce qui intéressait aussi le cinéaste était l’idée de redondance dans le quotidien. Il précise : “Et ce métier permet de montrer à quel point Julie est une femme de performance et une perfectionniste. Le métier de première femme de chambre de palace n’est pas simple. Il y a beaucoup de choses à connaître, des gestes précis et des codes à respecter. Leur travail doit être parfait.”
D’ailleurs Laure Calamy et quelques autres comédiennes ont suivi une formation auprès de femmes de chambre, qui leur ont expliqué chaque geste à accomplir. “Je me souviens, qu’après une démonstration où ces femmes ont fait un lit impeccable en quelques minutes, nous les avons applaudies. C’était une vraie chorégraphie. Ces femmes avaient la passion du travail bien fait”, se souvient Eric Gravel.

Grève générale

A Plein temps se situe lors d’un grand mouvement social qui se propage à toutes les sphères d’activités : “Ça se met à craquer de partout, un peu comme ce qui arrive à mon personnage. J’avais envie que vivent en parallèle le combat individuel et collectif, que graduellement, on comprenne qu’ils sont liés, racontent la même histoire, que l’un est la conséquence de l’autre”, explique Eric Gravel, en poursuivant : “Et je me suis souvenu des grèves à Paris en 1995, j’avais été impressionné par la façon dont les Parisiens et les banlieusards étaient solidaires et faisaient vivre la ville autrement, en marchant, en faisant du stop, en s’entraidant. Je voulais montrer cette ambiance de combat quotidien et surtout cette solidarité.”

Au coeur de l’action

Eric Gravel a opté pour une caméra vivante qui puisse détecter les moindres gestes et l’état d’esprit du personnage principal : la manière d’un film d’action, avec une grande liberté de mouvement, du plus fluide au plus saccadé, en travelling ou en zoom. Le metteur en scène développe :
“J’ai souvent restreint le champ de vision sur elle. Cela permettait que tout ce qui est autour d’elle, devienne une matière sensorielle hors champ. J’ai beaucoup utilisé de très longues focales, surtout dans ses déambulations en ville. C’était une façon simple de densifier la ville et de créer un Paris anxiogène. Julie vit la ville de cette façon, elle a l’impression d’être immédiatement accueillie par sa violence à chaque fois qu’elle descend de son train. Cela explique aussi pourquoi elle souhaite une autre vie pour ses enfants. Elle veut maintenir, quoi qu’il en coûte, son lieu de vie sur un territoire plus apaisé, au rythme plus humain.”