
Ciné-club: Quand vient l’automne. Lundi 18 août à 20h30. Kino am Raschplatz.
Regarder en avant-première le film réalisé par François Ozon avec Hélène Vincent, Josiane Balasko et Ludivine Sagnier.
Synopsis
Michelle, une grand-mère bien sous tous rapports, vit sa retraite paisible dans un petit village de Bourgogne, pas loin de sa meilleure amie Marie-Claude. A la Toussaint, sa fille Valérie vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas pour la semaine de vacances. Mais rien ne se passe comme prévu.
Scénario original obsession
François Ozon voulait revenir à l’écriture d’un scénario original, davantage ancré dans le réel. Le cinéaste explique : “On y retrouve les thèmes de la culpabilité et du meurtre, mais sur un autre ton, dans une atmosphère à la Simenon, que j’ai toujours beaucoup aimé.”
“Mais le désir premier était avant tout de filmer des actrices d’un certain âge. De montrer la beauté des rides sur leur visage, faites du temps qui passe et de leur expérience de la vie. Je suis effaré de voir à quel point cela disparaît de plus en plus dans la société et sur les écrans. J’avais envie, en opposition, de filmer des actrices de 70 et 80 ans qui portent leur âge et l’assument sans artifice.”
Tournage en Bourgogne
François Ozon a voulu inscrire cette histoire intime en Bourgogne, une région qu’il aime et où il a passé ses vacances lorsqu’il était enfant. Le réalisateur a tourné à Donzy, près de Cosne sur Loire, une région peu filmée. Il se rappelle : “Après des films citadins, c’était bien de filmer le calme de cette campagne, revenir à la source d’une partie de mon enfance. Le film raconte l’automne de la vie mais aussi la beauté automnale de ces paysages.”
“Le rythme des saisons, la nature sont très présents dans les couleurs, la lumière, les sons, dans le bruit de l’eau des canaux. Le film commence et finit en automne, dans la forêt. De manière métaphorique, Michèle se fond dans la nature, entourée de fougères, et revient à la terre, comme un champignon. C’est le cycle de la vie.”
20 ans après “Swimming Pool”
François Ozon retrouve Ludivine Sagnier, plus de 20 ans après Swimming Pool. “Ce fut émouvant et un grand plaisir de se retrouver et de la filmer dans ce rôle de femme de 40 ans, fragile et agressive qui porte sa souffrance comme un fardeau“, précise-t-il.
François Ozon et les fantômes…
Dans Quand vient l’automne, François Ozon a choisi de matérialiser le fantôme de Valérie (Ludivine Sagnier). Ce n’est pas une première pour le cinéaste, qui a toujours aimé mettre en scène des fantômes, comme celui de Bruno Cremer dans Sous le sable : “On vit avec ses fantômes, surtout quand on vieillit. Et puis à partir du moment où le film se raconte du point de vue de Michèle, il me semblait important d’incarner physiquement ce doute de devenir sénile et de montrer littéralement cette culpabilité qui l’effleure, à travers la présence fantomatique de sa fille.”
“Je voulais créer une étrangeté un peu effrayante, une sorte de tension psychologique. Qu’est-ce que ce fantôme va l’amener à faire ou à dire ? Finalement, ce fantôme l’aide, il a presque une fonction thérapeutique. Valérie continue à vivre en Michèle, mais peut-être dans une version plus douce. Michèle arrive mieux à parler à ce fantôme qu’à sa fille de son vivant. Il fait partie du processus de reconstruction et de survie de Michèle, il lui permet d’avouer qu’elle se sent soulagée que Valérie soit partie. A la fin, on sent une forme de réconciliation entre la mère et le fantôme de sa fille.”