La passagère
Ciné-Club : La passagère. Lundi 18 septembre à 20h30, Kino Am Raschplatz.
Voir en avant-première La passagère de Héloise Pelloquet avec Cécile De France, Félix Lefebvre et Grégoire Monsaingeon.
Synopsis
Chiara vit sur une île de la côte atlantique, là où son mari Antoine a grandi. Ils forment un couple heureux et amoureux. Elle a appris le métier d’Antoine, la pêche, et travaille à ses côtés depuis vingt ans. L’arrivée de Maxence, un nouvel apprenti, va bousculer leur équilibre et les certitudes de Chiara…
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Naissance du projet
La Passagère est le premier long métrage de Héloïse Pelloquet après la réalisation de trois courts métrages : Comme une grande, L’âge des sirènes et Côté cœur. La cinéaste a commencé à écrire le scénario de La Passagère après son troisième court métrage, qui portait en germe des motifs qu’elle voulait creuser davantage : un couple mal assorti et la rencontre de deux milieux distincts :
“L’histoire naît toujours d’un personnage : ici une femme d’une quarantaine d’années, une travailleuse, qui va vivre une histoire d’amour adultère avec un très jeune homme. J’avais envie d’écrire le plaisir d’une femme qui ne se l’autorise pas facilement. Avec l’idée de faire de Chiara une femme moderne, dans la vie active, et non le schéma classique d’une bourgeoise désœuvrée adultère par ennui.”
“Quand on s’épuise à la tâche, quelle place reste-t-il pour la jouissance ? Le simple fait de se poser la question du droit au bonheur est parfois un luxe. J’aimais que cette femme, sans qu’elle ait à le théoriser, revendique son droit au plaisir de façon naturelle et que cela ne provienne pas d’une blessure intime à panser ou d’une réflexion. C’est aussi une femme qui a le courage de déplaire”, explique-t-elle.
Erotisme et sensualité
La dimension érotique et sensuelle est au cœur du film. Héloïse Pelloquet voulait que ces scènes soient très réalistes, qu’elles donnent à voir le désir de communion de deux corps, avec ses ratés et ses jouissances, et ce que ça peut avoir de joyeux.
Quant à la différence d’âge entre Chiara et Maxence, elle s’est imposée d’emblée : d’abord comme un obstacle supplémentaire à leur histoire, puis parce qu’elle met en valeur la sensualité et le désir de transgression propre au personnage joué par Cécile de France.
C’est d’ailleurs pourquoi la réalisatrice voulait absolument Cécile de France : “Elle dégage cette robustesse, tout en étant très féminine. Elle est à la fois solide et sensuelle.”
Tournage à Noirmoutier
Comme il en a été de même pour les trois courts métrages mis en scène par Héloïse Pelloquet, La Passagère a été tourné dans la commune de Noirmoutier, en Vendée, qui est un territoire familier pour la réalisatrice : “Ce n’est pas Noirmoutier, c’est une île plus petite, plus isolée, à laquelle on accède par bateau alors que Noirmoutier est reliée au continent par un pont. Malgré tout, tourner à Noirmoutier, en territoire familier, me permet d’ancrer mon récit dans le réalisme, de mêler le romanesque au naturalisme. C’est la raison pour laquelle je fais aussi appel à des acteurs non professionnels, originaires du coin, pour certains rôles.”
Se former à la pêche !
Les trois acteurs principaux du film ont effectué des stages pour trouver les bons gestes : “Ils devaient s’habituer au poids des casiers, qui sont très lourds, par exemple. C’était très important pour Cécile, Félix et Grégoire, qui avaient à cœur d’être crédibles et d’être les dignes représentants de cette profession à l’écran”, confie Héloïse Pelloquet. Elle poursuit :
“J’aime filmer les gestes du travail. Pour moi le savoirfaire a énormément de valeur, tout comme sa transmission. Maxence aspire à faire une chose concrète de ses deux mains, et Antoine est très fier de pouvoir lui transmettre son métier.”