SYNOPSIS
Albert et Bruno sont surendettés et en bout de course, c’est dans le chemin associatif qu’ils empruntent ensemble qu’ils croisent des jeunes militants écolos. Plus attirés par la bière et les chips gratuites que par leurs arguments, ils vont peu à peu intégrer le mouvement sans conviction…
Palme d’Or du Festival de Cannes 2023
Un pont entre l’écologie et le surendettement
En voyant sur les réseaux sociaux des vidéos de militants qui bloquaient l’ouverture des magasins pour le Black Friday, les réalisateurs ont été frappés par l’opposition entre deux mouvements, le vide du confinement vs. le trop-plein de la société de consommation. De leurs recherches a émergé le thème du surendettement. Olivier Nakache raconte : “Ce sujet nous intéressait depuis un certain temps, il raconte quelque chose sur le désir mimétique, sur la voracité des établissements de crédits qui plongent pas mal de gens dans le rouge et sous la ligne de flottaison.”
Puis, le duo a voulu se pencher sur les nouveaux militants écologiques : “Et, surtout, ces militantes car, lors de nos recherches, ce sont souvent les filles, si combatives, qui nous ont le plus marqués. Des Cactus, nous en avons rencontrées !”
Des personnages peu aimables
Sous l’influence de la comédie italienne, les réalisateurs ont décidé de jouer la carte de l’humour noir et de mettre en scène des personnages peu aimables. Olivier Nakache explique : “Le défi était de réussir malgré tout à rendre attachants ces ratés sympathiques avec un désordre apparent qu’une trop franche linéarité ne pourrait pas restituer. Là en effet, nous l’assumons complètement, nos héros partent du point A pour revenir… au point A.”
De vrais militants au casting
Pour les scènes de manifestation, les réalisateurs ont fait appel à de vrais militants écologistes. “Ils nous ont dit : nous faisons des actions pour qu’on parle de nous, et vous, vous parlez de nous, donc nous sommes partants. Nous adorons les castings mélangés, des acteurs face aux non-acteurs, chacun a un défi à relever. C’était drôle car souvent ces jeunes militants nous trouvaient même un peu mous dans la satire !”, se souvient Olivier Nakache.
Pour Pio Marmaï, tourner avec de vrais militants a été un enrichissement : “Les scènes d’intervention ont été répétées et ils nous ont expliqué leurs méthodes : j’étais curieux de découvrir et de recréer avec eux leurs « performances », ces chaînes humaines, ces sitting, qui sont autant de « blocages artistiques ». Leur dimension poétique autant que politique me touchait. J’échangeais énormément avec eux et ils étaient très à l’aise et généreux pour nous livrer leurs tactiques, leurs règles de groupe lors des actions ou des prises de paroles, autant de choses que j’ignorais totalement.”
Autorisations de tournage
L’équipe a rencontré des difficultés pour obtenir des autorisations de tournage. “Nous avons essuyé des refus à peu près partout. Aucun centre commercial qui accepte de récréer un Black Friday, et les aéroports étaient réticents avant que nous réussissions à négocier avec Roissy et Châteauroux”, déclare Eric Toledano. Quant à la Banque de France, il s’agit en réalité d’un bâtiment qui lui ressemble, celui de l’Académie du Climat, installée dans l’ancienne mairie du 4e arrondissement de Paris.