SYNOPSIS
Anne, avocate renommée, vit en harmonie avec son mari Pierre et leurs filles de 6 et 7 ans. Un jour, Théo, 17 ans, fils de Pierre d’un précédent mariage, emménage chez eux. Peu de temps après, il annonce à son père qu’il a une liaison avec Anne. Elle nie.
Naissance du projet
L’Été dernier est le remake du film danois Queen of hearts. Le projet a été initié par le producteur Saïd Ben Saïd qui a envoyé un mot à Catherine Breillat en lui rappelant qu’ils s’étaient rencontrés au festival de Belfort, qu’il venait de racheter les droits d’un remake d’un film danois et qu’il pensait que la réalisatrice ferait mieux que l’original ! Cette dernière se rappelle : “À ce moment-là, j’étais au fond du trou. Je n’avais plus envie de faire du cinéma… Je pense que j’étais aussi en dépression larvée, je suis quand même en très mauvais état physique. Être hémiplégique, ce n’est pas simple. J’ai regardé le film et j’ai été stupéfiée par ce mensonge qui y est raconté. Proférer un si gros mensonge et arriver à le faire croire à l’autre, il faut quand même être dans une forme de vérité pour y arriver ! Je trouvais que c’était un dispositif scénaristique absolument génial, digne de Shakespeare.”
Pas un film sulfureux !
Si, sur le papier, il était à l’origine question d’une histoire d’adultère avec un beau-fils beaucoup trop jeune, ce n’est pas vraiment cela que Catherine Breillat voulait raconter : “Je n’aime pas le cinéma réaliste, quand on le cantonne à dire des choses convenues, étriquées, moralistes. L’art moraliste enlaidit et rétrécit les gens… Mais l’Art est moral car il les embellit, porte un regard sur eux qui les épanouit, les transfigure. Contrairement à ce qu’on croit, je suis hyper romantique ! Je suis obsédée par la pureté, c’est pour ça que je ne supporte pas l’adjectif « sulfureux » à mon égard. Ni que l’on dise que je fais du cinéma érotique. Je hais l’érotisme !”
Pourquoi Léa Drucker ?
C’est le producteur Saïd Ben Saïd qui a proposé à Catherine Breillat de choisir Léa Drucker pour jouer Anne. La réalisatrice confie : “A priori, elle n’est pas une actrice pour moi… Mais quand je l’ai rencontrée, je l’ai trouvée formidable. Surtout, je l’ai vue comme moi, je la filmerai, non comme elle avait déjà été filmée… Tout d’un coup, elle est devenue mon actrice, là chez moi, en la regardant tout simplement dans les yeux me parler du scénario, de son désir de faire le film, de la confiance qu’elle me faisait, alors que j’ai quand même une réputation effarante.”
Qui pour le mari ?
Le très chevronné comédien Olivier Rabourdin incarne le mari. Comme pour Léa Drucker, c’est Saïd Ben Saïd qui a pensé à lui. “Dès que je l’ai rencontré, j’ai été sous le charme. Je trouve qu’il a quelque chose d’un acteur américain, avec des rides entièrement verticales – non pas d’horribles rides horizontales qui font qu’on n’a plus de visage mais ces rides comme des balafres. Et puis ce regard lourd et magnifique, ce grand corps un peu défait, cette stature… J’étais sûr qu’il serait formidable quand il enlèverait sa chemise. Je voulais que le mari d’Anne soit d’une grande beauté. Et d’une grande douceur avec elle, très humaine”, note Catherine Breillat.